J'ai retrouvé sur le pc cet article que j'avais écrise. Je pensais que se serait sympa d'avoir votre point de vue là dessus, si vous êtes d'accord ou si vous ne l'êtes pas et pourquoi .. dans la joie et la bonne humeur ^^
C'est un peu long, alors merci à ceux qui arriverons jusqu'au bout !
Cela fait à peu près trois semaines que je réfléchis à ce que je vais écrire maintenant. J'ai regardé des centaines de sites, regardé pas mal de définitions, réfléchis longtemps ...
Le sujet est délicat, soumis parfois à de violentes polémiques qui je pense ne le méritent pas tant que ça.
J'ai vu des opinions intéressantes, d'autres stupides, certaines dénuées de sens, d'autres copier/coller sans aucune réflexion.
J'en viens à vouloir exprimer la mienne qui j'espère sera claire. Je ne prétends pas apporter une réponse sûre et universelle, juste ce que je pense ...
D'aussi loin que j'ai pu remonter dans mes recherches le gothisme n'est pas ce phénomène de mode impersonnel qui s'étend de plus en plus. Il n'est pas non plus un mode de pensée unique. Il n'est pas synonyme de stéréotypes affichés, de phrases assassines bien tournées envers et contre tous. Il n'est surtout pas ce que les adolescents en font pour simplement exprimer un mal être ou une tendance qu'ils trouvent sympa, un moyen détourné de fuir le monde ou de grandir, de dire tout haut ce qu'ils n'arrivent pas à dire chaque jour en face d'eux même parfois.
Je pense pouvoir dire sans me tromper de beaucoup, que la plupart des gens se disant gothiques ne savent même pas d'où vient le mot, comment il a été crée, quand, pourquoi. Ce que le gothisme est réellement, ce qu'il n'est surtout pas.
Les notions telles que celles-ci sont prises trop à la légère.
A savoir donc : L'adjectif gothique s'il n'avait pas été associé à l'idée de château aurait alors simplement signifié médiéval. Comme vous avez pu le lire, le mot gothique vient d'une association avec le mot château.
(Après la révolution française) La masse du château "maison de marbre noir, inhabitable et hanté" se dresse soudain avec une charge émotionnelle extrême dans la littérature de l'imaginaire. Les romans gothiques ont été associés à la fois à la figure emblématique du château féodal et au texte source, fondateur de la littérature gothique :
"Le château d'Otrante" d'Horace Walpole. Ce roman naît d'une rencontre entre un changement des mentalités de l'époque et un rêve personnel, d'un renouveau de la pensée architecturale et entre autre d'une sublimation de ce que les gens fuient (la noirceur, ce que l'on dit comme triste etc ...)
Un rêve ... l'architecture ... et non des gens qui s'habillent en noir, font des fucks à tout ce qu'ils croisent et ne se rendent même pas compte à quel point ils sont pathétiques.
Dérisoire donc la phrase suivante que j'ai vu sur des tas de blogs "On naît gothique, on ne le devient pas." On ne naît rien, et surtout pas gothique, ce n'est qu'une façade illusoire d'un genre que l'on veut se donner. Idem pour les "vrais", "faux" gothiques, "Néo, Post, Pro punk " etc ... aucune de ces notions ne sont valables, aucune ne veut dire quelque chose.
Le gothisme c'est de la littérature, de l'architecture, rien de plus.
Tout ce que l'on a brodé autour est pure superficialité (bien que parfois belle, j'y reviendrais après) vêtements, musique, état d'esprit.
Les gens s'engorgent dans une prétention complètement dénuée de sens, "je suis gothique parce que je fais ceci ou cela ... " mais ça ne veut rien dire ...
Il serait même très difficile de donner une définition claire et précise de ce qu'est le gothisme aujourd'hui. J'ai pu constater des centaine de genres différents, personnalisation, appropriation et détournement etc ... On peut peut-être définir un genre qui engloberait tout, mais qui n'aurait plus rien à voir avec la définition exacte du mot gothisme.
Comment associer alors toute cette tendance à la vraie valeur du gothisme ? Seulement par la pensée. Or je crois que nous en somme très loin.
Il faudrait d'abord débarrasser le côté phénomène de mode, musique, et tout ce qui s'est crée autour pour ne garder que l'essentiel. Ceci dit, cela est encore difficile pour moi, je n'ai pas lu tous les romans gothiques mais certains traits communs s'en dégagent, de là peut-être qu'une pensée peut naître.
Il semblerait donc que le gothisme s'appuie sur une conception qu'un individu peut avoir d'une chose considérée comme triste mais dans laquelle on y voit de la beauté. Ainsi que certaines notions de sentiments noirs, d'état d'âme délurés mais là j'avance vraiment à tatillon.
La notion principale, extraire de la beauté dans ce que l'opinion générale trouve laid ou inesthétique.
Je ne vais pas aller plus loin pour cette définition, elle m'est trop peu familière encore, j'y reviendrais lorsque j'en apprendrai plus.
J'en viens à cette notion de mode gothique. Deux parallèles sont à faire d'après moi. D'un côté les vêtements noirs que l'on associe un peu avec tout, que l'on customisent et accessoirisent que l'on peut porter tous les jours, de l'autre côté les vêtements d'époque victorienne (essayer de conduire avec une robe d'époque victorienne ...).
La première catégorie est devenue complètement impersonnelle. C'est assez drôle de voir que les gothiques prônent une différence alors qu'ils se ressemblent pratiquement tous !
Je le compare volontiers à de la télé réalité : inutile, débilitant, impersonnel, pathétique ... bref, tout le monde se jette dessus comme des gloutons férus de déchets visuels et auditifs qu'ils ingurgitent sans se rendre compte du mal qu'ils se font.
La deuxième catégorie m'intéresse infiniment plus car elle se rapproche plus justement je pense de ce que l'on pourrait considérer comme le gothisme du point de vue esthétique. (donc ni littéraire ni architectural) Difficile de voir des gens se balladant dans la rue habillés comme au 19 ième siècle ! Pourtant ceux-la marquent une différence nette avec les autres. Ceux-la ne seront reconnaissables que grâce à une discussion, à un échange d'idées etc ... être gothique ce n'est pas le montrer, c'est le penser, encore que cette notion soit également incroyablement éphémère.
Bien sûr la pluie c'est beau, un matin de brume recouvrant une forêt est beau, les vampires et tout ce qui tourne autour c'est séduisant, mais ce n'est que de la broderie.
Pour moi le gothisme dans sons sens propre n'existe peut-être plus. Anne Rice et d'autres (c'est une écrivain, je précise en cas ...) s'en rapprochent peut-être, mais je crois que les esprits sont déjà trop entachés par la superficialité du monde. Horace Walpole aura eu le mérite de ne se servir que de sa tête, de ses rêves, de son imagination, de la nature très certainement, des ses yeux, de sa propre conception d'une notion qu'il a crée, d'une valeur personnelle et unique, de lui-même. Si un système, une idée, l'aurait influencé cela aurait sûrement été quelque chose d'essentiel pour l'époque, une notion profonde et pure.
On peut difficilement faire de même de nos jours.
L'éphémère et le superficiel a eu raison de la plupart d'entre nous. Nous oublions tous l'essentiel, bouffés par le matériel.
Moi-même je n’y échappe pas, même si j’essais de m’en détourner autant que je peux.
Je pourrais vous dire que j’écoute du métal, que j’adorerai m’habiller avec des vêtements d’époque victorienne, que j’aurais peut-être voulu être vampire etc … mais cela ne fait pas de moi une gothique. J’aime l’univers que l’on a crée et que l’on associe au gothisme, mais ce n’en est pas. Bien sûr c’est joli, bien sûr cela peut permettre à certaines personnes de marquer une nette différence avec d’autres (quand elle n’est pas systématisée, copier/coller ) mais ce n’est que de l’apparence.
L’apparence, ce n’est rien, juste une enveloppe, une illusion. Mieux vaut ne pas trop en montrer et laisser les autres vouloir découvrir votre mystère plutôt que d’exaspérer et faire fuir,ennuyer.